L'aigle botté est un grand migrateur passant la mauvaise saison dans les savanes africaines. Son retour en Europe a lieu dans les derniers jours de mars, la majorité des arrivées se produisant en avril. Rapace exclusivement forestier, son aire est installée dans un arbre et la femelle y pond 1 ou 2 oeufs qu'elle couvera pendant 35 jours. L'ainé tue moins souvent son cadet que chez la plupart des aigles et donc, le plus souvent, ce sont deux jeunes qui s'envolent du nid au bout de 50 à 60 jours. Les parents les nourrissent et leur apprennent les rudiments de la chasse aux oiseaux pendant deux semaines puis c'est le départ en migration qui a lieu entre la fin août et la fin septembre. L'hivernage est rare mais régulier en Camargue.
Petit aigle vivant au coeur des massifs forestiers, l'aigle botté est, à l'instar de l'autour des palombes, avant tout un chasseur d'oiseaux. Intermédiaire en taille et en puissance entre l'épervier et l'autour, l'aigle botté se nourrit d'oiseaux forestiers de taille moyenne à assez grande comme les turdidés (merles et grives), les corvidés (geais) et les pigeons ramiers et colombins.
L'aigle botté existe sous deux formes, voire trois si l'on considère la forme rousse intermédiaire entre les deux autres plumages. La forme claire - et non phase car le plumage ne varie pas selon les saisons - est la plus facile à reconnaître car la zone blanche du ventre et de l'avant de l'aile contraste nettement avec l'extrémité et l'arrière de l'aile lorsque l'oiseau est vu par dessous. La forme sombre est plus délicate à distinguer du milan noir lorque celui-ci ne montre pas sa queue triangulaire et éventuellement de la femelle de busard des roseaux. Entièrement sombre par-dessous, seule sa longue queue rectangulaire dépourvue de barres et la petite encoche plus claire sur les rémiges primaires internes permettent son identification. Par-dessus, de larges bandes pâles traversent les ailes, de façon nettement plus contrastée que chez le milan noir.