De tous temps, la salamandre a fasciné et intrigué l'homme. Dans l'Egypte ancienne, l'hiéroglyphe représentant un homme mort de froid était une salamandre. Celle-ci, plus tard, deviendra un symbole pour les alchimistes. Au château de Chambord, le plafond d'une des salles est sculpté de 330 salamandres : François Ier, au 16ème siècle, avait pris cet animal pour emblème, avec la devise "Nutrisco et extinguo", "Je le nourris et l'éteins".

A cause de ses moeurs nocturnes, de ses apparitions soudaines après de fortes pluies et surtout à cause de sa coloration noire et jaune, on l'accusait, dans les croyances populaires, d'être venimeuse, d'empoisonner l'eau des ruisseaux et d'éteindre le feu par projection de son venin (venin qui, d'ailleurs, est sans danger pour l'homme; tout au plus est-il irritant pour les yeux lorsqu'on les frotte après avoir manipulé l'animal).

Description: Sa peau est lisse et luisante, noire avec des taches jaunes irrégulières plus ou moins larges et nombreuses sur le dessus. Le ventre est plus clair, grisâtre, parfois piqueté de points clairs. La tête est large, avec de grosses glandes parotoïdes à l'arrière, le museau arrondi et les yeux saillants très noirs. Les doigts et les orteils sont libres. Le corps trapu et ferme a un aspect boudiné avec des sillons verticaux plus ou moins distincts sur les côtés et autour de la queue, dont la section est circulaire. De caractère doux et calme, la salamandre peut faire preuve à l'occasion de rapidité dans ses mouvements. Le dimorphisme sexuel est peu marqué.

Reproduction: La salamandre est ovovivipare. La femelle pond entre 10 et 50 larves dont la taille est de 20-30 mm.

Habitat, mode de vie, statut: La Salamandre terrestre fréquente les bois humides au sol couvert de mousse et se cache sous les pierres et les vieilles souches, dans les vieux murs, les anfractuosités humides et les sites souterrains naturels ou artificiels.

Elle se nourrit surtout de lombrics mais consomme toutes sortes d'autres invertébrés (araignées, limaces...). Les larves de salamandre sont dévorées par des insectes aquatiques comme le dytique, par les larves de libellules, les poissons (truites), les oiseaux d'eau, la Couleuvre à collier... parfois même elles s'entre-dévorent. L'adulte, bien que protégé par son venin, peut se être la proie de petits carnivores (Hérisson, Blaireau), de la Couleuvre à collier, très exceptionnellement de rapaces nocturnes (Chouette chevêche...) ou de la Buse.