Ordre : Passériformes
Famille : Sylvidés
Les Hypolaïs sont de grandes fauvettes à dessous jaune et dessus verdâtre imitant, dans leur chant, d'autres espèces. Dans nos régions d'Europe occidentale, deux espèces se rencontrent : l'Hypolaïs ictérine, orientale et l'Hypolaïs polyglotte plus occidentale. La ligne de séparation entre les deux espèces passait légèrement à l'ouest de notre pays. La progression actuelle de l'Hypolaïs polyglotte vers le nord et l'est l'a amené, depuis 1981, comme nicheur dans le sud-ouest de la Belgique. Elle a, depuis, conquis pratiquement tout le sud du sillon Sambre-et-Meuse. Elle a franchi ce dernier en 1996 pour s'installer à Saint-Servais (Namur).
En Hesbaye, l'Hypolaïs polyglotte a pour la première fois niché à Verlaine en 1999. Les adultes et les jeunes ont été bagués. D'autres observations ont aussi été rapportées, notamment à Eghezée où la pression d'observation est très élevée. Deux exemplaires ont été signalés en juillet 1999 à Lens-sur-Geer. En 2000, 2 exemplaires ont été observés le 2 mai dans la région d'Eghezée et un chanteur a été repéré le 18 juin dans la réserve de l'Escaille à Gembloux.
La distinction entre les deux espèces d'Hypolaïs de nos régions est assez subtile. L'Hypolaïs polyglotte n'a pas de plage blanchâtre sur les ailes. Celles-ci sont également plus courtes que celles de l'ictérine, ce qui lui donne un aspect plus trapu. Pour les oreilles exercées, la différence entre les chants et les cris est sensible. Certains cris de la polyglotte rappelent parfois le Moineau. La couleur des pattes, bleuâtre chez l'ictérine, brunâtre chez la polyglotte est difficile à apprécier dans la nature.
Les milieux fréquentés par la polyglotte sont fort semblables mais un peu plus ouverts que ceux de sa cousine. Elle se complait dans des buissons de hauteur moyenne, pas trop serrés et séparés par des intervalles herbeux, souvent dominés par des arbres espacés. Ces milieux sont aussi fréquentés par la Fauvette grisette avec qui elle se querelle parfois car la polyglotte est querelleuse.
Elle arrive dans nos régions vers la mi-mai, pond de 4 à 5 oeufs dans un nid moins soigné que celui de sa cousine et les couve 12 à 13 jours. Le séjour des jeunes au nid est de 11 à 13 jours. Elle nous quitte en août, par l'ouest, pour hiverner en Afrique tropicale mais au nord de l'équateur.