Ordre : Accipitriformes

Famille : Accipitridés

Avec le Faucon crécerelle, la Buse variable est le rapace le plus abondant de Hesbaye et d'Europe. Elle doit son nom à la vaste gamme de plumages qu'elle peut revêtir : tous les intermédiaires du blanc presque pur au brun sombre uniforme.

Son régime alimentaire basé sur les micromammifères explique ses longues périodes de guet dans l'attente de tout frémissement du sol qui lui permettra la capture d'un campagnol ou d'une taupe. Les invertébrés, comme le lombric, sont aussi traqués "à pattes" dans prés et labours. Elle est charognarde à l'occasion.

Dès la fin de l'hiver, la Buse commence à bâtir ou renforcer une aire. Des vols nuptiaux acrobatiques, parfois en groupes, accompagnent cette activité. Le nid, situé dans un bois non loin de la lisière, sur une fourche solide, ou bien dans une haie ou même un buisson solitaire, parfois en bout de branche, peut être une aire ancienne ou un vieux nid de Corneille. Il est toujours rehaussé de feuillages. Un à quatre oeufs sont pondus entre fin mars et début mai ; l'on voit jusqu'à 4 jeunes, bien que la moyenne soit de 1,2. Les fluctuations dans la précocité et la productivité des couvées sont induites par la météorologie et la disponibilité des rongeurs et des taupes. En effet, le recours à des proies de remplacement (reptiles, batraciens, oiseaux, etc.) ne peut compenser la rareté des micromammifères, le bilan énergétique de la chasse étant alors médiocre. Après l'envol, les jeunes demeurent jusqu'à l'âge de trois mois près de leurs parents, quémandant à grand bruit.

Complètement protégée, comme tous les rapaces, la Buse est abondante en Hesbaye comme nicheur mais aussi comme hivernant. La région voit aussi passer bon nombre de migrateurs qui volent en carrousel à la recherche de courants thermiques ascendants.

Malgré la protection dont elle jouit, elle est parfois la victime d'un coup de fusil "malencontreux" d'un chasseur qui lui reproche quelques dégâts dans "ses" perdrix et "ses " faisans. Elle est aussi accusée de s'attaquer aux poules et d'autres méfaits plus ou moins imaginaires et peut-être dûs à d'autres rapaces qui lui ressemblent (Busard des roseaux, commun en migration en Hesbaye, Milan royal, assez rare comme migrateur chez nous). Opportuniste comme le sont tous les rapaces, elle pourra certes capturer l'un ou l'autre levrault ou perdreau mais cette prédation est négligeable à côté des ravages qu'elle exerce dans le rang des petits rongeurs. Messieurs les chasseurs, laissez vivre nos buses.